L'innovation digitale passe-t-elle par le X ?

Publié le par Jorice A.

L'innovation digitale passe-t-elle par le X ?

Intéressons-nous à cette industrie qui, ma foi, impressionne par son adaptation et sa mutation au monde du numérique. Piratage, streaming, vidéo mobile, interactivité: les contenus pour adulte semblent à la pointe de l’innovation pour s’adapter aux défis du numérique. Saviez-vous que c’est plus de 25 000 personnes qui, chaque seconde, visionnent un film pornographique, partout, dans ce monde ?

Le digital porn et son modèle économique.

Internet a favorisé une grande transformation des modèles commerciaux, des formes de vente, de monétisation de l’empire pornographique. En dehors du but de vendre des médias pornographiques sur Internet, il y a des modèles économiques beaucoup moins évidents et visibles dans cette industrie, comme le trafic négociant des sites Web ou les cliques de concurrents d'affaires qui coopèrent pour augmenter leur revenu. L’ère des vidéos clubs (ou peut-être même des chaînes payantes) est révolue. Tout le monde peut accéder à des contenus X quasi gratos à n'importe quel moment.

De la généralisation des « Tubes » au phénomène de mode comme les « Revenge Porn », des 50 nuances de Grey, de porn studies, le petit monde de la pornographie a subi de nombreuses modifications ces dernières années, notamment face à l'émergence d'internet, mais aussi de la capacité pour tous de se filmer et de diffuser des vidéos. Notons qu’avec la pénétration croissante et la démocratisation des caméscopes numériques, web cam et autres logiciels de montage chacun peut produire et diffuser ses contenus.

Ce secteur est capable de survivre à la révolution technologique qu'est Internet et de trouver de nouvelles voies de rentabilité.

Le porno chic

L’industrie du porno est très pragmatique. Et consommatrice d’innovation technologique. En plus de l'interactivité, deux autres aspects auxquels les consommateurs de contenus X semblent accorder beaucoup d'importance sont l'intimité et la commodité. Cela ouvre des pistes pour développer des services autour des contenus.

Il y a de cela peu, j’ai lu un article de presse qui faisait état d’un fait marketing très intéressant orchestré par Eat24, une chaîne de livraison de fast-food en ligne. En effet, le service de livraison de ladite boîte cherche depuis toujours à faire quelque chose de différent en matière de communication et à étendre son message de marque de manière unique. Il a choisi d’adopter un plan média tout à fait original, doté d’un fort trafic et d’un coût bas : communiquer sur les sites pornos.

Mais selon les études menées, 99% des publicités présentes sur ces sites proposent du contenu 100% porn. Eat24 a donc décidé de prendre le risque d’occuper le pour cent restant. En plus de ça, le coût de la publicité sur les sites pornos est très bas, environ 1/10ème du prix sur Twitter ou Facebook.

Le vrai challenge de la marque a été de créer des bannières suffisamment accrocheuses pour ce genre de public. Eat24 a alors imaginé des visuels alliant plaisir et gourmandise, mêlés à des slogans drôles, décalés et on ne peut plus suggestifs. Le but : susciter l’appétit des internautes.

Ce résultat a été possible grâce aux régies pub pour adultes qui existent par dizaines de millier sur internet. Ceux-ci proposent des services divers et variés comme :

  • Choix de contenu, extrait gratuit
  • Bannière publicitaire
  • LiveShow
  • Site de rencontre
  • Mode OneShot (rachat de vos clients)
  • Affiliation % ou cash
  • Promotion site web.
Le porno en profondeur

La pornographie sur internet a de beaux jours devant elle. En témoigne sa santé insolente, chiffres à l’appui.

  • 12% des sites qui existent dans le monde sont des sites à caractère pornographique. Ils sont environ 25 millions.
  • 25% des requêtes dans les moteurs de recherche concernent le sexe. Cela représente 68 millions de requêtes par jour.
  • 35% des téléchargements sont pornographiques.
  • C’est le cas pour 8% des emails, soit 2,5 milliards par jour.
  • Chaque seconde, 28 258 internautes sont en train de se rincer l’œil sur Internet.

Les hommes auront du mal à le croire mais 1 internaute sur 3 surfant sur des sites pornographiques serait une femme.

70% des jeunes de 18 à 24 ans consultent plus ou moins régulièrement du contenu porno sur Internet. Les Chinois, les Japonais, les Sud-Coréens et les Américains sont les plus fervents consommateurs.

Quant à la production mondiale, elle est surtout l’apanage des États-Unis. 89% du porno créé sur Internet vient du pays de l’Oncle Sam.

Pour des contenus 100% africains?

Le marché africain —principalement axé sur Internet— est quant à lui de petite taille, mais il est en train de prendre son essor. Le leader du continent est sans doute l’Afrique du Sud.

Les lois de certains pays n’autorisent pas le porno, mais il est de plus en plus présent dans le quotidien des habitants du continent africain et les chaines tv étrangères qui diffusent les films X. Le Nigeria est un pays plutôt dynamique sur le plan cinématographique avec sa fabuleuse nébuleuse dénommée Nollywood.

Dans un article paru sur jeuneafrique.com on peut lire sur le sujet: «Reste à passer la barrière du conservatisme. Les rares films africains de ces dix dernières années n’ont connu que des succès limités. Mais avec la modification du paysage audiovisuel africain et l’arrivée de grands groupes comme Canal+, la donne pourrait changer. Ces chaînes satellitaires qui intègrent des dispositifs de verrous parentaux pourraient faire évoluer les choses ».

Dans le même temps, le secteur africain de la pornographie «amateur» est en croissance constante. Aujourd’hui, les consommateurs apprécient l’illusion du réalisme, parce que cela leur donne l’impression d’épier la vie privée des gens; c’est comme s’ils étaient dans la chambre et qu’ils assistaient aux ébats en direct...

#DigitalCrush

Publié dans My digital draft

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